Carnet de route

La Caroux, la pluie et Confucius, par Stéphane G.
Le 22/05/2023 par AGNONA Patricia
Aller grimper pour l'Ascension, ça promettait déjà un bon moment. Pierre nous avait concocté un joli programme : 4 jours d'escalade au Caroux avec logement au camping "Les claps" de Mons-la-Trivalle, pour ainsi dire au pied des voies.
Jeudi, première journée:
RDV à 9h au camping. Les présentations sont rapides, sur la petite dizaine que nous sommes, la plupart sont des habitués et ont déjà quelques aventures à leur actif. Il y a des membres du CAF d'Albi et de Castres. Nous jetons les tentes sur nos emplacements. Pierre nous a réservé un bout du camping avec vue sur la Femme allongée. Magnifique.
Le temps est incertain, la pluie est annoncée pour l'après-midi.
Direction le secteur des Bassels, dans les gorges de Colombière. Une marche d'rapproche de 45 minutes sur un chemin caladé et nous découvrons la partie centrale du secteur. Une dizaine de voies verticales de deux longueurs maximu réparties entre 5a et 6c. Quelques mètres à gauche se situe le Dièdre des fourmis avec 3 voies en dalle. En milieu d'après-midi le vent trop frais nous pousse à nous réfugier dans la partie droite du secteur plus à l'abri.
Quelques voies au nom évocateur de cette première journée: "Fil du pilier"5a, "Feu dans le dos"5b, "Que dalle"5b, "Benvengut al Caroux"6a.
Pense-bête:
1. Si comme moi vous grimpez exclusivement du bloc ou sur des murs de 6m en salle, notez que monter à 15/20m en extérieur ça impressionne!
2. La dalle ça pique les chevilles, surtout quand on glisse vite vers le bas.
3. Quand vous entamez un chantier ("Benvengut al Caroux") et que vous ne finissez pas la voie, il y a trois solutions qui s'offrent à vous:
- Vous faites une manid de réchap',
- Vous laissez les dégaines en place pour que des moins mauvais que vous s'en emparent,
- Vous appelez Pierre à la rescousse.
La pluie annoncée n'est pas venue, nous quittons les lieux en fin d'après-midi. Douche, apéro, dodo, une bonne première journée.
Vendredi, deuxième journée:
Aujourd'hui ce sera le secteur du rocher des Luttes bas: 20 voies principalement d'une longueur, entre 4c et 6c.
Nous partageons le rocher avec plusieurs groupes de grimpeurs car la FFME organise un satge dans TOUT le Caroux!
La tranquillité intimiste des Bassels fait place à une promiscuité digne d'un jour de marché. Nous évoluons toute la journée sur ce serteur, de la gauche vers la droite, au-dessus des gorges d'Héric.
Notes à moi-même:
1. Sur une falaise il n'y a pas de prises rouges, bleues, vertes, fluos... prévoir de prendre son temps pour trouver le bon chemin.
2. Quand j'ai faim, je suis mauvais. Quand je mange trop, je suis nul.
Retour au camping en fin d'après-midi.
Les quelques gouttes de pluie de la soirée et la e-météo nous font changer les plans. Nous écourterons le séjour d'une journée car le mauvais temps arrive pour samedi midi.
La décision est prise en haut-lieu, au camping-car de Pierre et Patricia: demain nous plierons les bagages pour 8h, direction la falaise du Landeyran à Cessenon-sur-Orb.
Douche, apéro, dodo, réveil réglé à 6h30.
Samedi, troisième journée :
La falaide du Landeyran est une barre rocheuse qui semble comme plantée dans la colline. Une cnquantaine de voies du 3 au 7C dont certaines en 2 ou 3 longueurs. Les blocs de pierre au pied des voies indiquent qu'ici il ne tombe pas que de l'eau, casque obligatoire!
François propose un atelier manip' de cordes.
Tout d'abord la réchap' afin de ne pas laisser de dégaines accrochées sur la voie ("Benvengut al Caroux", vous vous souvenez?). La corde ici, le machard comme-ça et le tour est joué.
Vient ensuite le "stage" grande voie : monter en tête, assurer le second depuis le relais, puis le premier devient le second. Nous finissons nichés à cinq dans une grotte à mi-hauteur de la falaise, serrés comme des chauves-souris frileuses. Le relais est installé entre deux points de la grotte et nous descendons en rappel.
Dans l'ordre de départ ; Catherine, Weijing, moi-même, Glenn et François.
Il commence à pleuvoir légèrement lorsque nous quittons les lieux en fin d'après-midi.
Nous partageons un dernier moment au bistrot de Cessenon-sur-Orb avant de nous séparer.
J'ai compris que:
1. En grimpant une paroi de 15/20/30m vous êtes partis pour plusieurs minutes d'efforts en appui sur le bout des pieds. Les chaussons de bloc affutés comme des lames de rasoirs ne sont pas du tout adaptés!
2. Il y a un monde entre la falaise où il faut inventer son chemin d'après ce que nous dicte le rocher et la salle où il faut suivre les prises de couleurs.
Merci à Pierre, Patricia, François, Annie, Catherine, Marie-Pierre, Martine, Weijing et Glenn pour les bons moments et les bons conseils échangés.est
Le mot de la finest pour Confucius qui, anticipant des mots de Patrick Edlinger, disait dans un français approximatif "Ce n'est pas la hauteur du chemin en pierre du Verdon qui compte mais comment tu t'y rends sans montrer que tu as les foies."
Stéphane G.